La fontaine à vapeur du grand verre

Un gigantesque monolithe de verre de plus de 16m de haut émerge du sol. A la base, dans l’axe du Grand Verre, le sol est fissuré. De part et d’autre, des plaques de verre incrustées dans le granit noir dessinent au sol une trame régulière. Ce sont des dalles lumineuses. Sur une des faces du monolithe, un texte d’un grand philosophe de notre siècle est gravé. L’autre face est un miroir sans tain. Un dessin abstrait en forme de réseau est détouré sur le miroir et laisse apparaitre ic transparence du verre. Ce tracé représente les réseaux souterrains d’acheminement de vapeur, créés dans Paris par la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain).

Entre les deux faces du monolithe, un vide d’air. Il se remplit peu à peu de vapeur teintée de lumière intense qui jaillit des profondeurs de la faille. Puis cette vapeur se condense sur les parois. La surface du Grand Verre se texture, s’opacifie lentement modifiant encore l’aspect de la matière. Ce phénomène de dématérialisation et de métamorphose s’amplifie par la réflexion de lumières entre les deux parois.

Progressivement alors, la buée s’estompe pour enfin totalement disparaître. Lentement, le Grand Verre reprend sa forme initiale lisse et transparent sur une face, semi-opaque et réfléchissant sur l’autre. Le cycle recommence…ll est à chaque fois diffèrent, aléatoire et éphémère.

Un système souple et complexe, assisté par ordinateur, gère de manière aléatoire tous les paramètres: le temps, la lumière, son intensité et sa couleur, le débit de vapeur, l’hydrométrie et la température.

Autour du Grand Verre des plaques de verre affleurent la surface du sol. Lorsque le visiteur se place sur l’une d’entre elles, un puissant jet de vapeur s’échappe à sa périphérie. Son image est prise dans un nuage de vapeur et se reflète dans l’immense paroi de verre. Elle s’anime avec les reflets de lumière, se fond dans les couches de vapeur et disparait dans les nappes de condensation.

« La Fontaine à Vapeur est une sculpture interactive qui entre en résonance avec son environnement et ses événements, un jeu de superpositions, de reflets, un organisme immatériel en continuelle métamorphose.

Lorsque les rayons du soleil traversent le Grand Verre, son ombre portée inscrit au sol des lettres de lumières. Puis, à travers l’autre face, il imprime au sol la trace du plan des réseaux de vapeur. La faille renforce la dimension tellurique du Grand Verre. Elle renvoie par instant des faisceaux de lumière qui irradient la place et semblent jaillir du centre dé la Terre.

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